Histoire de Madagascar
Un clivage oppose traditionnellement les Merina, vivant dans les Hautes Terres, et les groupes "côtiers" d'origine africaine.
Dès l'indépendance, la recherche sur l'histoire du peuplement de Madagascar fut encouragée. S'appuyant sur les données archéologiques et ethnologiques, les chercheurs ont mis en évidence un peuplement simultané de l'île par des populations d'origine malayo-indonésienne et africaine, plusieurs vagues d'immigration se succédant au cours des siècles, depuis le début de notre ère. Les Malayo-Indonésiens apportèrent le taro, la culture du riz irrigué et la pirogue à balancier, les Africains la culture sur brûlis et le système des classes d'âge. Longtemps, ils vécurent en petites principautés séparées et participèrent au commerce de l'océan Indien par l'intermédiaire des Comores, comme en témoignent des poteries trouvées dans le Sud. Le commerce arabo-persan (shirazi) toucha les côtes vers la même époque et les Malgaches exportèrent vers l'Afrique orientale de la vaisselle en chloritoschiste (pierre tendre) produite au nord du pays dans la région de Vohimarina (Vohémar). De petites communautés de marchands musulmans s'établirent également sur les côtes. L'île condense tout ce que l'océan Indien a inventé, qu'il s'agisse des techniques, des structures sociales et des systèmes religieux. La colonisation française - 1500 : Diogo Dias, navigateur portugais en route vers les Indes, est le premier Européen à approcher les côtes de Madagascar. - XVIIème siècle : Les Européens qui ont ouvert en Inde des comptoirs à épices tentent de s'établir sur les côtes malgaches. Quelques comptoirs portugais sont fondés sur le littoral nord-ouest, concurrençant le commerce arabe. - 1642 : Les Français s'installent à la pointe méridionale de l'île où ils créent le port de Fort-Dauphin. Louis XIV, afin de prendre de vitesse les Anglais, proclame la souveraineté française sur le territoire malgache, baptisé île Dauphine. - 1674 : La résistance armée des populations locales contraint cependant les Français à évacuer Fort-Dauphin pour l'île Bourbon (actuelle Réunion). - XVIIIème siècle : Alors que pirates anglais et français, chassés de la mer des Antilles, utilisent l'île comme base pour leurs expéditions dans l'océan Indien, une nouvelle tentative de colonisation est menée. Quelques comptoirs commerciaux s'implantent sur la côte est. Mais depuis le XVIIème siècle, les communautés se sont structurées en entités politiques. Sur le plateau central, les Merina ont formé un royaume puissant ; sur la côte ouest, les Sakalava, qui ont acquis la maîtrise de la métallurgie du fer, ont entrepris d'unifier sous leur domination les communautés d'éleveurs de zébus. La puissance sakalava est cependant minée par les querelles de succession et bute sur l'opposition des Merina des Hautes Terres, auxquels les Sakalava doivent finalement se soumettre. Seule subsiste une principauté qui va résister par la suite à la colonisation française. L'unificateur du royaume merina, et de Madagascar, fut Andrianampoinimerina (1745-1810). Il soumet les Betsileo et les Sihanaka des Hautes Terres et organise son royaume en fokolona, unités socio-politiques constituées à partir des structures traditionnelles. Son fils et successeur, Radama 1er, cède aux sollicitations des Britanniques, installés sur l'île Maurice et inquiets de voir la France prendre pied sur Madagascar. Des officiers britanniques entraînent les troupes merina ; les missionnaires britanniques fondent des écoles et introduisent le protestantisme. Doté d'armes modernes et forts de l'appui anglais, Radama poursuit l'unification entreprise par son père. À sa mort, une forte réaction contre la culture européenne commence à naître ; elle sera désormais une constante dans la politique du pays. - 1828 : Son épouse Ranavalona 1re lui succède. Elle met fin à la politique de réformes menées par Radama 1er, les missionnaires sont persécutés et les traités avec le Royaume-Uni dénoncés. Les Français en profitent pour revenir dans l'île : le palais de la reine, le Rova de Manjakamiadana, à Antananarivo, est bâti à l'initiative du négociant Jean Laborde. |
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- 1856 : La rivalité franco-britannique gagne en intensité avec le retour des Britanniques sur l'île.
Les Français, accusés de complot contre la reine, sont expulsés - ainsi que les autres étrangers. Leur absence est brève. - 1862 : Radama II, monté sur le trône, est assassiné l'année suivante pour avoir encouragé l' implantation des Français.Le pouvoir échoit alors au Premier ministre Rainilaiarivony qui épouse les trois reines successives du pays : Rasoherina, Ranavalona II et Ranavalona III. |
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Il réorganise le pays mais ne peut résister à
la pression de la France qui s'est fait attribuer Madagascar au congrès
de Berlin en 1885. Elle a donné en contrepartie toute liberté sur
Zanzibar à la Grande-Bretagne. L'unité du pays est achevée contre la
France.
- 1895 : Une expédition militaire française lancée contre Antananarivo vient à bout de la résistance de la reine Ranavalona III, qui se soumet avant d'être exilée, deux ans plus tard, à la Réunion puis à Alger. La monarchie et la féodalité sont abolies, l'esclavage interdit. Un système de corvées s'y substitue, qui est à son tour supprimé en 1901 pour être remplacé par l'impôt.
- 1896 : Madagascar est
intégrée à l'empire colonial français. La résistance anticoloniale se
poursuit, conduite par une société secrète, la Vy, Vato, Sakelika (fer,
pierre, ramification), qui est démantelée en 1916 mais demeure une
référence dans la conscience nationale.
Les Hautes Terres, favorisées par la douceur du climat, deviennent une colonie de peuplement, où s'établissent de nombreux colons français, tandis que Diégo-Suarez, dans le Nord, devient la plus importante base navale française de la région, protégeant la route de l'Indochine. - Mai 1942 : Deux ans après la débâcle française face à l'armée allemande, les Britanniques, craignant que le Japon ne s'empare de Madagascar - alors aux mains du gouvernement de Vichy - envoient dans l'île un corps expéditionnaire. - 1943 : La Grande-Bretagne remet le contrôle de l'île au gouvernement de la France libre. Vers l'indépendance
La période d'après-guerre est marquée par la reprise de l'agitation nationaliste.
- 1946 : Madagascar obtient le statut de territoire français d'outre-mer et est dotée d'une assemblée élue, aux pouvoirs limités. - Mars 1947 : Les nationalistes organisent un soulèvement armé dans la région orientale. La rébellion n'est réduite qu'au mois d'août, et la répression fait près de 50 000 morts. Le gouvernement colonial multiplie dès lors les efforts pour améliorer l'économie, développant le réseau routier et exploitant plus méthodiquement les gisements de charbon. Toutes les tentatives de réformes politiques se brisent en revanche sur les intérêts coloniaux. - Durant les années 1950 : L'autonomie de l'île est renforcée. - 1958 : La Constitution de la Vème République française est approuvée par 78 % de l'électorat malgache et Madagascar devient une république autonome dans le cadre de la Communauté française. Philibert Tsiranana, chef du Parti social démocrate, en devint le président. - 26 juin 1960 : Le pays accède à l'indépendance tout en conservant des relations privilégiées avec la France. - Septembre 1960 : Le pays est admis au sein de l'Organisation des Nations unies. Il intègre ensuite l'Organisation de l'unité africaine. Le gouvernement militaire et la démocratisation Après une décennie de stabilité politique, l'île est ébranlée par de graves troubles politiques et sociaux, révélant l'usure du pouvoir. - 1972 : Tsiranana est néanmoins réélu pour la seconde fois en janvier. Au printemps de la même année, une grève estudiantine se transforme en grève générale. Le gouvernement donna l'ordre de tirer sur les manifestants. Tsiranana est contraint de laisser le pouvoir au chef de l'état-major, le général Gabriel Ramanantsoa. Celui-ci lance une révolution visant à la "malgachisation" des moyens de production et de la société. - Février 1975 : Le colonel Ratsimandrava le remplace ; il est assassiné six jours après avoir pris ses fonctions. En juin, un Conseil suprême de la révolution (CSR), présidé par le capitaine de frégate Didier Ratsiraka, prend le pouvoir. - 30 décembre 1975 : Le pays devint la République démocratique de Madagascar. - 4 juillet 1976 : Ratsiraka accède à la présidence pour sept ans. Le gouvernement révolutionnaire engage une politique d'étatisation de l'économie et se rapproche du bloc communiste, rompant avec la position modérée que le pays a toujours adoptée dans les instances internationales. La fin de la décennie est marquée par de graves difficultés économiques qui relancent la contestation; le gouvernement réagit par des arrestations et décrèteà plusieurs reprises l'état d'urgence, prétextant des complots (1977, 1980, 1982). Réélu sans opposition en novembre 1982 et en mars 1989, Ratsiraka prévint une nouvelle tentative de coup d'État en mai 1990. - 1991 : Après une série de grèves générales et de manifestations massives dans les rues de la capitale - violemment réprimées par les forces de l'ordre, le président malgache amorce une démocratisation du régime et l'arrivée à la présidence du professeur en médecine Albert Zafy, choisi pour son intégrité. - 1995 : La démocratisation demeure fragile, comme en témoigne le retour à un régime présidentiel fort, entériné par un référendum en septembre.
La tâche des nouvelles autorités civiles est
rendue plus difficile par la situation économique, laquelle a nourri le
conflit entre le président Zafy, son Premier ministre et les
institutions de Bretton Woods (Banque mondiale et Fonds monétaire
international).
La popularité des dirigeants malgaches est
entamée par des affaires financières, liées au "financement parallèle"
de la dette et causée notamment par le manque d'autorité du président
Zafy et son impuissance à combattre la corruption.
- 1996 : Mécontente de la réforme constitutionnelle permettant au président, et non plus à l'Assemblée, de nommer le Premier ministre, l'Assemblée destitue Zafy.
C'est également l'année de la destruction par un incendie du palais de la reine, un symbole national.
- Décembre 1996 : L'élection présidentielle voit l'affrontement des deux anciens présidents, et Didier Ratsiraka l'emporte de justesse face à Albert Zafy (50,7 %), mais le résultat est contesté par l'opposition. - Avril 1998 : Le résultat des élections législatives est contesté, les partis de l'opposition réunis au sein des Forces vives accusant le pouvoir d'avoir manipulé les listes électorales. Tentant de faire oublier son passé, le président Ratsiraka s'est lancé dans une nouvelle politique visant à promouvoir une "république humaniste et écologiste" et fait voter une nouvelle Constitution. Il a également renoué avec les grandes institutions financières internationales pour solliciter un réaménagement de la dette.
- 2001 : Le maire de la
capitale, Marc Ravalomanana arrive en tête de l'élection présidentielle
de décembre 2001. Un second tour est prévu mais celui-ci revendique la
victoire dès le premier tour sur la base des résultats publiés par son
propre quartier général à Ankorondrano (quartier de Tananarive).
Ravalomanana dénonce une fraude électorale
massive et décide d'acculer ainsi le régime Ratsiraka. Le président
Didier Ratsiraka tente de reprendre la main en modifiant les membres de
la Haute Cour Constitutionnelle, chargée de proclamer les résultats
électoraux à Madagascar.
Le candidat Ravalomanana réclame la
confrontation des procès-verbaux en sa possession et les procès-verbaux
officiels. Le régime refuse une telle méthode jugée "illégale" mais
exhorte les opposants à participer au second tour.
- 2002 : Sous la pression de la rue, Marc Ravalomanana s'autoproclame président de la République le 21 février 2002 au stade de Mahamasina et nomme plus tard Me Jacques Sylla, "Premier ministre".
La capitale étant acquise à la cause de
l'ancien Maire, Didier Ratsiraka décide de délocaliser le siège du
gouvernement à Toamasina, son fief et principal port de l'île situé dans
l'est.
Le régime érige des barrages routiers pour paralyser et asphyxier la capitale, ce qui finit par paralyser tout le pays.
A l'invitation de l'Union Africaine et du président du Sénégal Abdoulaye Wade,
les 2 parties protagonistes se réunissent à Dakar et signent des
accords en avril 2002 qui prévoit notamment un nouveau décompte des
voix, l'organisation d'un référendum (à la place d'un second tour) si la
majorité absolue n'était pas obtenue et l'instauration d'un
gouvernement d'union nationale dirigé par M. Ravalomanana.
Ces accords ne seront pas respectés par les 2
parties qui camperont sur leur position une fois rentrés au pays.
Ravalomanana ne relâche pas la pression et finit par obtenir
l'annulation de la nomination de la nouvelle Haute Cour
Constitutionnelle en raison d'un vice de forme, la Cour précédente,
reconduite dans ses fonctions, se charge de procéder à la publication
des résultats des élections.
- En mai 2002, Marc
Ravalomanana est déclaré vainqueur dès le premier tour avec plus de 51 %
des voix. Il est investi dans ses fonctions de président de la
République une semaine plus tard. Il confirme Jacques Sylla au poste de
Premier ministre. Il décide de faire appel aux réservistes de l'armée
pour lancer des expéditions contre les troupes fidèles à Didier
Ratsiraka et pour "libérer" les provinces des barrages.
Les deux camps s'affrontent désormais militairement.
- En juillet 2002, Toamasina,
la dernière province où le camp Ratsiraka s'est retranché est tombé
entre les mains de Ravalomanana. Didier Ratsiraka prend la fuite avec
ses fidèles à bord d'un avion à destination de la France.
Les pays occidentaux, les États-Unis en tête,
et la France en dernier, reconnaissent la victoire de Ravalomanana.
Cependant, l'Union africaine, l'ONU et les bailleurs de fonds ne
reconnaissent le régime de Marc Ravalomanana qu'en janvier 2003, suite
aux élections législatives remportées par son parti.
À la fin de son premier mandat, le président Marc Ravalomanana élabore sa vision "Madagascar Naturellement" et met en œuvre le MAP (Madagascar Action Plan), un nouveau programme de développement pour 5 ans. - 2006 : En décembre, le président Marc Ravalomanana est réélu pour un second mandat de 5 ans. - En avril 2007, Marc Ravalomanana fait modifier par voie référendaire la Constitution dans un sens qui renforce les pouvoirs présidentiels en permettant les ordonnances « en cas d’urgence et de catastrophe ».
Cette révision introduit en outre l’anglais
comme troisième langue officielle, modifie la structure administrative
en remplaçant les six provinces autonomes par 22 régions et supprime le
caractère laïc de l’État malgache.
L’opposition voit dans cette révision des risques de dérive autocratique tandis que l’Église catholique malgache critique sévèrement l’organisation du référendum, et pointe « le pouvoir exorbitant » accordé au président.
Les autorités épiscopales catholiques
craignent que le président Ravalomanana, qui est vice-président de la
puissante Église réformée de Madagascar, interfère directement dans les
activités religieuses.
- 2008 : Au fil des années, les partis d'opposition accusent le régime de paralyser les entreprises locales comme la Savonnerie tropicale, la société le Quartz.
Le gouvernement ne serait pas neutre vis-à-vis
des diverses concurrences entre entreprises, qui devraient ne compter
que sur elles-mêmes pour assurer leur gestion.
Marc Ravalomanana est également pointé du
doigt par l'opposition pour avoir "éliminé" les entrepreneurs malgaches
performants, accaparé leurs affaires pour se placer lui-même dans tous
les secteurs économiques bénéficiaires.
Le problème principal est que des luttes intestines incessantes conjuguées à l'âge de la majorité des élites négligeant leur succession a creusé un vide politique et amené un cruel défaut d'émulation. Le processus électoral est également fortement décrié par les opposants, qui voudraient lui apporter de fortes améliorations afin d'éviter les troubles lors de chaque élection présidentielle. - Août 2008 : Le régime Ravalomanana mène un bras de fer intense avec la commune urbaine d'Antananarivo dirigé par le maire révolté de la capitale Andry Rajoelina. Depuis l'accession de ce dernier à ce poste, se sont succédé la confiscation des recettes de la commune par le trésor, le retrait à la commune de la gestion de la gare routière d'Ampasapito, le retrait de la gestion de l'assainissement de la capitale ; on a constaté d'autre part l'absence de travaux sérieux de la part de la mairie et la dégradation flagrante de la ville. - En juillet 2008, le président malgache cède une licence d'exploitation de 1,3 million d'hectares de terres - la moitié des terres arables malgaches - pour une durée de quatre-vingt-dix-neuf ans à la une multinationale sud-coréenne Daewoo Logistics dans le but d'apporvisionner la Corée du Sud notamment en maïs.
L'information est dévoilée en novembre suite à
la publication dans le Financial Times relayé par d'autres médias du
monde et sème la panique du peuple dans la capitale ainsi que la colère
et la peur de l'envahisseur contribuant à porter au pouvoir Andry
Rajoelina qui dénonce l'accord comme anticonstitutionnel en mars 2009.
- Décembre 2008 : Le ministre de la Communication de Marc Ravalomanana ferme la TV Viva du maire de Tananarive - Andry Rajoalina ayant diffusé un reportage sur l'ancien président Ratsiraka (acte interdit par les lois sur les médias et n'ayant pas eu l'autorisation du ministère de la télécommunication). S'en suivent protestations et manifestations.
- En janvier 2009, de violentes émeutes secouent la capitale, les partisans du maire de la ville multiplient rassemblements et manifestations.
- Le 26 janvier 2009, Andry Rajoelina ammène ses partisans dans les rues de la capitale; pillages, incendies, vols et saccages sont commis par ses supporters. Les partisans du mouvement orange s'en prennent à la télévision publique, la radio nationale et ciblent les biens du Président Ravalomanana. Plusieurs commerces sont par ailleurs mis à sac et incendiés.
- Le 31 janvier 2009, Andry Rajoelina s'autoproclame « en charge » de la République de Madagascar.
- Le 7 février, Andry Rajoelina désigne sur la place du 13 mai son Premier Ministre "Monja Roindefo" et lui "donne" le Palais d'Etat d'Ambohitsorohitra. Ce dernier guide le mouvement orange pour prendre le palais.
Les forces de l'ordre ont quadrillé les
alentours du palais (zone rouge). Une délégation du mouvement orange,
conduite par le Général Dolin, entame des pourparlers avec les
responsables du palais. Les gardes leur déclarent que le palais ne
pouvait être envahi et qu'ils devraient tirer si jamais la foule forçait
l'entrée. La délégation revenant vers la foule l'informe que les gardes
allaient tirer mais un dirigeant du mouvement invite la foule à venir
et celle-ci se rue sur le palais, la garde présidentielle ouvre le feu,
tuant 28 manifestants et en blessant 212 autres.
- Mars 2009 : Andry Rajoelina, poursuivi par la justice après sa tentative de coup d'État, se réfugie à l'ambassade de France le 6 mars 200933. - Le 16 mars 2009, dans la soirée, les militaires mutins prennent de force le Palais d'Ambohitsorohitra, usant de blindé et de lance rocket. - Le 17 mars 2009, Andry Rajoelina avec quelques militaires mutins font un putsch militaire. Même l'allié d'Andry Rajoelina, la France condamne ce putsch, quelques militaires mutins pro-Rajoelina manifestent et envahissent le palais présidentiel d'Antananarivo. Marc Ravalomanana, voulant éviter une guerre civile, a voulu transférer une partie de son pouvoir à un directoire militaire.
Quelques heures auparavant, le chef des
mutins, Andry Rajoelina, était entré de force dans les bureaux de la
présidence au centre.
Le pays est dirigé pendant quelques heures par le vice-amiral Hippolyte Rarison Ramaroson, doyen du directoire militaire. Ce dernier est contraint de transmettre le "pouvoir" à Andry Rajoelina autoproclamé président de la Haute Autorité de transition (HAT) en attendant la tenue de nouvelles élections qu'il annonce dans les vingt-quatre mois à venir. Il prête serment le 21 mars 2009. En retour, le 23 mars 2009, plusieurs milliers de personnes, se rassemblent dans le centre de la capitale malgache pour dénoncer la prise de pouvoir illégale d'Andry Rajoelina et réclamer le retour du président Marc Ravalomanana en l'appelant affectueusement "dadanay". cette manifestation est volemment reprimé par l'armée de Mr. Andry Rajoelina. - Vendredi 27 mars, Andry Rajoelina accorde la grâce présidentielle à une partie des prisonniers criminels politiques. - Avril 2009 : les assises nationales sous la présidence de la Haute Autorité de Transition (HAT) fixent la tenue d'un référendum constitutionnel en septembre 2009, des élections législatives en mars 2010 et une élection présidentielle en octobre 2010, en l'absence des représentants du TIM tenant des assises séparées tandis que des tentatives de conciliations diplomatiques sont engagées. Auparavant, le premier ministre par interim du régime de transition dirigé par Andry Rajoelina, le général Charles Rabemananjara, transfère son pouvoir à Roindefo Monja. Le 14 avril, Marc Ravalomanana en exil au Swaziland nomme à son tour un Premier ministre « légal », Manandafy Rakotonirina,et revient sur sa démission présidentielle du 17 mars. Cette nomination, est aussitôt dénoncée par le pouvoir en place et le ministre de la justice de la HAT lance un mandat d'arrêt contre le président déchu et son ministre des finances. L' ONU et les officiels étrangers sont ballottés. Le lendemain, la HAT nomme 11 nouveaux ministres qui rejoignent le gouvernement le 31 mars.
- Mercredi 29 avril, arrestation
du Premier ministre désigné de l'ex-président en réunion politique avec
Ihanta Randriamandranto tête du parti TEZA, des femmes tananariviennes
se désignant "légalistes".
- Jeudi 30 avril, le président de l'Assemblée nationale, Jacques Sylla, assisté de parlementaires, renouvelle son serment de continuer à servir la nation malgache. - Mai 2009 : Le président de l'Union africaine affrète un avion spécial pour le président de la HAT, pour un séjour non officiel de concertation , de 3 jours en Libye. Des représentants de l'UA, de la SADC, de l'OIF et de l'ONU organisent à l'hotel Carlton de la capitale une table de négociation avec les quatre principaux partis politiques malgaches. Marc Ravalomanana s'est exilé en Afrique du Sud et accuse le gouvernement français de se comporter en colonisateur inassouvi. Le vol Air Madagascar du 27 mai 2009 à destination directe de la France est réquisitionné par Andry Rajoelina sans que les passagers ne soient prévenus et fait un détour par Dakar où la HAT se concertera aussi avec le président sénégalais Abdoulaye Wade. Un parti vert "hasin'i madagasikara" nait en faveur d'une politique écologique. - Juin 2009 : La COMESA reconnait la présence de Ravalomanana comme chef d'état à sa conférence annuelle. Pour la première fois depuis la dernière guerre mondiale, les forces armées malgaches installent un périmètre d'alerte dans la défense préventive des frontières du pays, suite à des rumeurs d'intervention militaire de la COMESA. Le Koweït octroie plusieurs millions de dollars des États-Unis à investir dans les infrastructures routières. Orange (France Telecom) achève la liaison de Madagascar au monde par la fibre optique. - Le lundi 15 juin, une bombe artisanale explose sans faire de victime dans un supermarché Leader Price de la capitale. L'exécution de commerçants par des expéditions de gangs armés s'amplifient. - Juillet 2009 : Des rumeurs d'un coup d'État par des mercenaires étrangers à la solde du parti Ravalomanana. Plusieurs attentats à la bombe artisanale sont signalés dans la capitale. La Croix Rouge de Madagascar ouvre les premiers Restos du Coeur malgaches avec le soutien initial de l'ambassade de France. - Septembre 2009 : La 64e session de l'assemblée générale de l' ONU intègre Andry Rajoelina président de la HAT de la république de Madagascar mais la SADC par son représentant s'y oppose à sa prise de parole comme veut la tradition onusienne. - Octobre 2009 : Le Groupe international de contact propose l'application partielle des accords de Maputo, au Carlton hôtel d'Antananarivo le 6 octobre. Eugène Mangalaza devient Premier ministre le 10 octobre 2009. Mais cette proposition est incomplete car les chefs des 4 mouvances n'ont pas signé le texte. - Novembre et décembre 2009 : Les 4 mouvances ont prévu de se réunir à Adis-Abeba pour concrétiser les engagements prévus par la charte de Maputo. La mouvance Marc Ravalomanana a tout fait pour que ces discussions n'aboutissent à rien de concret en changeant d'avis toutes les 24 heures. Les réunions d'Addis-Abeba ont abouti sur la signature d'un Acte additionnel à la Charte de Maputo en nommant Andry Rajoelina Président de la Transition, Eugène Mangalaza Premier Ministre de la Transition, et Fetison Rakoto Andrianirina et Emmanuel Rakotovahiny coprésidents du Conseil Présidentiel. Une fois rentrées au pays les délégatons ont continué les discussions en vue de mettre en place les différentes institutions prévues par la Charte de Maputo ainsi que son Acte additionnel signé à Addis-Abeba. Cependant, la composition du gouvernement d'union nationale pose beaucoup de problèmes, les parties n'arrivant pas à trouver un terrain d'entente. Finalement, le dialogue semble rompu le 8 décembre du fait de la réunion des autres chefs de mouvance à Maputo durant laquelle ils ont signé un document répartissant les portefeuilles ministériels sans le consentement du Président Andry Rajoelina. Une lettre officielle de la Haute Autorité de Transition a été envoyée au gouvernement du Mozambique pour lui signifier la rupture des vols entre les deux pays. Une autre lettre de la HAT a été également envoyée aux autorités d'Afrique du Sud pour interdire une liste de personnalités de prendre un vol en direction de Madagascar. Les leaders des 3 mouvances citées dans cette lettre étaient donc retenus plusieurs jours en exil forcé en Mozambique et en Afrique du Sud. - Le 18 décembre 2009, le Président de la Haute Autorité de la Transition signe une ordonnance (n°2009-018) réorganisant le régime de la Transition. C'est la fin des mouvances à Madagascar. source: http://www.africa-onweb.com/pays/madagascar/histoire/index.html |
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